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  A force de dire de faux oui, c'est-à-dire des oui à demi-maux parce qu'on se force...., parce qu'on n'ose pas dire NON, cela nous met en décalage par rapport à nous-même....Personnellement, ça m'arrive encore de temps à autre !


Je vous propose un article sur ce sujet !
 
EXPRIMER UN REFUS est une chose qui peut nous être difficile.
Mais pourquoi craignons nous de dire non ? Est-ce par peur des représailles ? Va-t-on nous faire la tête et ne plus nous aimer ? Ou alors tout ça à la fois...! Mais au fond de moi, ai-je vraiment envie d'accepter, de dire oui, pour les autres ?...
Lorsque l'on me sollicite, je ne suis pas tenu de répondre immédiatement. Je peux prendre quelques instants ou quelques jours de réflexion, et exprimer clairement :
" Je réfléchis " ou bien "Je vais y penser et te donnerai ma réponse demain " !

TOUTES demandes floues ou refus hésitant peuvent inciter l'autre à nous influencer, à ne pas nous respecter. PLUS la relation est directe, plus nous avons de chances d'être entendu et de nous positionner.

D'autre part, il est inacceptable de moraliser la demande ou le refus, par exemple :
* Il ne faut jamais demander, ce ne se fait pas .
* Refuser est impoli.
* C'est mal de dire NON à un parent, un professeur, une personne âgée, etc...!!

Cela revient à ne pas écouter ses propres désirs et ses propres besoins: Je dispose de mon temps et de mon énergie comme bon me semble, à condition de ne pas gêner les autres et d'assumer les conséquences de mes décisions...

Lorsque je refuse, je n'ai pas à justifier mon refus, ni à céder à la manipulation ou au chantage...
Lorsque je sais dire OUI ou NON avec conviction et sincérité, la valeur de mes ACCEPTATIONS ou de mes refus est bien plus IMPORTANTE que des réponses vagues qui n'aident pas à se positionner !

Et puis, quel " Mieux être " lorsque je décide seul(e) d'accepter ou de refuser !!
Savoir dire NON permet de dire de vrais OUI ...!!

Eric Petrosino Musicothérapeute -2012-
 
Photo : EXPRIMER UN REFUS est une chose qui peut nous être difficile.
Mais pourquoi craignons nous de dire non ? Est-ce par peur des représailles ? Va-t-on nous faire la tête et ne plus nous aimer ? Ou alors tout ça à la fois...! Mais au fond de moi, ai-je vraiment envie d'accepter, de dire oui, pour les autres ?...
Lorsque l'on me sollicite, je ne suis pas tenu de répondre immédiatement. Je peux prendre quelques instants ou quelques jours de réflexion, et exprimer clairement :
" Je réfléchis " ou bien "Je vais y penser et te donnerai ma réponse demain " !

TOUTES demandes floues ou refus hésitant peuvent inciter l'autre à nous influencer, à ne pas nous respecter. PLUS la relation est directe, plus nous avons de chances d'être entendu et de nous positionner.

D'autre part, il est inacceptable de moraliser la demande ou le refus, par exemple :
* Il ne faut jamais demander, ce ne se fait pas .
* Refuser est impoli.
* C'est mal de dire NON à un parent, un professeur, une personne âgée, etc...!!

Cela revient à ne pas écouter ses propres désirs et ses propres besoins: Je dispose de mon temps et de mon énergie comme bon me semble, à condition de ne pas gêner les autres et d'assumer les conséquences de mes décisions...

Lorsque je refuse, je n'ai pas à justifier mon refus, ni à céder à la manipulation ou au chantage...
Lorsque je sais dire OUI ou NON avec conviction et sincérité, la valeur de mes ACCEPTATIONS ou de mes refus est bien plus IMPORTANTE que des réponses vagues qui n'aident pas à se positionner !

Et puis, quel " Mieux être " lorsque je décide seul(e) d'accepter ou de refuser !!
Savoir dire NON permet de dire de vrais OUI ...!!

Eric Petrosino Musicothérapeute -2012-

 

 

 

 Loi de l’attraction : nos pensées
créent-elles notre réalité ?

« Si vous voulez être heureux, soyez-le », disait l’écrivain Léon Tolstoï. Notre état d’esprit crée-t-il notre réalité ? C’est ce qu’affirme la « loi de l’attraction », présentée comme une clé du bonheur. De quoi s’agit-il ? Attirer quoi, pourquoi, comment ?

© lawattractionplus.com
Lorsqu’une hypno-thérapeute, il y a quelques mois, évoque devant moi la « loi de l’attraction », je hausse un sourcil distrait. La loi de quoi ? Peu de temps après, une amie coach en entreprise reprend elle aussi l’expression. Je dresse l’oreille. L’attraction de quoi ? Trois semaines plus tard, dans le même week-end, une chamane et une assistante sociale citent encore, comme une évidence, la « loi de l’attraction » comme une clé du succès… Que se cache-t-il donc derrière cette drôle de dénomination ? Pourquoi est-elle, dans le milieu du développement personnel, de toutes les conversations ?

Tout démarre en 2006 avec le livre et le film de Rhonda Byrne The Secret. Inspirés au départ des enseignements spirituels de Jerry et Esther Hicks, ils popularisent la notion sous des aspects plus prosaïques : obtenir la maison de ses rêves, le conjoint de ses rêves, le job de ses rêves… Traduit en une quarantaine de langues, le best-seller américain attire plus de vingt millions de lecteurs.

Une histoire de vibrations


Loi de l’attraction : le terme peut surprendre. Quel rapport avec celle, décrite par Newton, revue par Einstein, qui explique l’influence de la matière et de l’énergie sur le mouvement des corps et des astres ? « Cette règle de vie part du principe que tout dans l’univers est constitué d’énergie et émet une fréquence », indique Slavica Bogdanov, auteur d’un Petit cahier d’exercices pour pratiquer la loi de l’attraction. Y compris nos attitudes et nos pensées, dont la vibration aurait la capacité d’agir sur notre environnement et « d’attirer à nous en permanence, que nous en soyons conscients ou non, les gens et les expériences qui reflètent notre état d’esprit ».

Appliqué au domaine de la psyché, le terme apparaît dès 1906 dans le livre La vibration de la pensée et la loi de l’attraction dans le monde de la pensée, de William Walker Atkinson, où il exprime le pouvoir de la volonté, de la concentration et de la suggestion. En médecine, cette influence de l’esprit dans le processus de maladie et de guérison n’est plus à prouver. Selon le physicien russe Vadim Zeland, auteur du best-seller Transsurfing, la théorie quantique pourrait même l’expliquer : puisque selon cette nouvelle approche du vivant, tout est réseau de connexions et de potentialités, la réalité n’a pas d’existence matérielle figée, l’intention de l’observateur influe sur le résultat observé, nous détenons le pouvoir de modeler nos vies. Je pense donc je crée ?
« Les sentiments négatifs comme la colère, la dépression ou la culpabilité induisent de mauvaises vibrations, qui attirent à nous des rencontres ou des expériences néfastes », dit en substance The Secret, alors que « l’enthousiasme, l’amour ou la gratitude » sont à même de booster notre avenir. « L’intégralité de ce qui nous arrive – le meilleur comme le pire – répond à nos pensées et nos comportements, confirme Slavica Bogdanov. Si on a des problèmes, c’est peut-être qu’on a décidé de les accepter. Assumer la responsabilité de notre environnement nous donne le pouvoir de le changer. »

De la force de l’intention…


Pas facile à entendre, quand on naît dans un milieu défavorisé, confronté à la faim, la misère ou la ségrégation. « C’est vrai, admet Slavica Bogdanov, mais je suis l’exemple que ça peut marcher. Je viens d’une famille modeste. Enfant, j’étais excessivement timide, les autres me maltraitaient. Jusqu’en 2006, mon existence entière était en faillite : deux mariages catastrophiques, une banqueroute professionnelle, des problèmes de surpoids et de santé… Je ne voyais pas d’issue. Jusqu’au jour où l’on m’a offert The Secret, ainsi que Secrets d'un esprit millionnaire, de T.Harv Eker. Je n’avais rien à perdre, j’ai essayé. Deux ans plus tard, ma vie avait radicalement changé. »

Comment ? En éprouvant de la gratitude pour ce que l’on a, « bon moyen de briser une spirale négative ». Puis en arrêtant de ressasser ce qui nous heurte ou nous déplaît, pour se concentrer sur un but positif, précis, concret. « Que voulez-vous vraiment ? interroge The Secret. Ecrivez-le au présent. Visualisez le résultat, vibrez dès maintenant du plaisir qu’il vous procurera. » Cultivez cette perspective, répétez-la comme un mantra. Suivez l’élan qu’elle vous donne… Et ayez confiance. En vous, en la vie, en votre capacité à mériter le succès, en la magie de l’effort et du faisceau de connexions qu’il fera naître. Agissez, dans la fluidité, sans laisser le doute ou les aléas vous faire baisser les bras : petit à petit, les gens percevront votre changement d’énergie, des signes apparaîtront, qui finiront par créer les circonstances favorables à la réalisation de votre projet.

Sous un label attractif, la « loi » reprend des principes présents dans bien des sagesses ancestrales. « Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé », disait Bouddha. « Le karma prône qu’on récolte ce que l’on sème, rappelle la prêtre zen Ruth Ozeki. Toutes nos pensées, attitudes et actions s’impriment et ont une conséquence, d’où la nécessité de les choisir très soigneusement. » Une vision du monde adoubée par certaines découvertes scientifiques : « Un jour, en entrant dans son bureau, la chercheuse spécialiste des émotions Sigal Barsade a senti que l’atmosphère avait changé, raconte la journaliste Lynne McTaggart, auteur du Lien quantique. C’était un endroit d’ordinaire très froid, où personne ne se parlait. Soudain, tout le monde discutait. Sigal Barsade s’est rendu compte qu’une collègue toujours de mauvaise humeur était en vacances. Quand cette dernière est revenue, l’ambiance est redevenue comme avant. Ses recherches ont confirmé que nos actions et nos comportements, tout comme ceux des autres, étaient contagieux. Des études à Harvard ont montré que si nous sommes heureux, nous aurons tendance à avoir des amis heureux. Pas seulement parce que nous choisissons des gens heureux, mais en raison de la propagation naturelle du bonheur dans tout le réseau social. Nous partageons de l’information à un niveau bien plus fondamental que le simple mental, et nous nous synchronisons en permanence avec nos émotions. »

En yoga, existe aussi la notion de sankalpa, une graine que l’on plante dans un coin de sa tête en état de relaxation profonde et qui, si on la cultive, finit par germer… « Cela va bien au-delà de la pensée positive, précise Christian Möllenhoff, professeur de yoga et de méditation à Paris. Nos conditionnements personnels, éducatifs ou culturels, façonnent un large éventail d’idées sur ce que nous croyons pouvoir ou devoir faire dans nos vies. Ces préjugés sont si enracinés que nous les laissons souvent nous contrôler, sans les questionner. » Qui sommes-nous, vraiment ? Que voulons-nous, profondément ? Pourquoi le voulons-nous, exactement ?

… A celle de l’attention


Pendant des années, Esther Kasri-Wick, auteur du Guide pratique de votre réussite, a cherché à vivre ses rêves. « Je me disais toujours : sois positive, travaille sur ta pensée. Je me suis concentrée, j’ai eu des hauts et des bas. Mais les hauts étaient de courte durée. Les bas s’éternisaient »… Parce qu’elle faisait « un travail de répétitions d’affirmations plutôt que de certitudes et de ressenti ».

Au-delà du pouvoir de l’intention, la loi de l’attraction conduit donc à l’attention : prendre conscience des mécanismes qui nous régissent, des émotions et des idées qui nous tenaillent. Puis lâcher prise du mental pour se mettre à l’écoute de nos sensations profondes, apprendre à percevoir ce qu’elles ont à nous dire et aller vers ce qui nous fait vibrer, viscéralement, au-delà des désirs et postures de surface, « sans se poser trop de questions », dit Slavica Bogdanov.

Alors seulement, dans cette recherche de justesse de l’être plutôt que de l’avoir, la loi de l’attraction prendra toute sa force. « Pour attirer à soi le meilleur, il faut être capable de se transformer intérieurement », confirme Slavica Bogdanov. Atteindre sa cohérence, sa résonance, nourrir ses sens de quiétude et d’épanouissement… Et se rendre compte peut-être que l’important n’est pas le résultat, mais le chemin. « Une fois un but atteint, beaucoup courent vers un autre ! Certains souffrent tellement pour y arriver, ou ont tellement peur de perdre leur acquis, qu’ils n’en éprouvent aucune satisfaction. A quoi ça sert, si le présent n’est pas bien vécu ? Pour que la loi de l’attraction fonctionne à plein, il faut être en plénitude au quotidien. Plus on chemine, plus on apprend, plus on est reconnaissant, plus on rayonne, plus on attire à soi de bonnes choses. »

Jusqu’à atteindre un « niveau vibratoire » où l’univers semble étonnamment conspirer à exaucer nos souhaits. « Ma vie est devenue une suite de hasards bienheureux, témoigne Slavica Bogdanov. Dernier exemple : il y a deux ans, j’ai pris la décision de quitter le Canada – je n’en pouvais plus du froid. Je me suis représentée l’endroit où je voulais vivre… Cet hiver, sur une plage de Floride, j’ai senti que c’était là : j’étais chez moi. Mon cerveau a regimbé face à tous les changements que cela impliquait, mais en trois semaines, j’avais vendu mes meubles et mon appartement, trouvé un logement sur place, changé l’immatriculation de ma voiture, effectué les transferts bancaires. Les choses se faisaient d’elles-mêmes, c’était fascinant. »

Bien entendu, suivre la loi de l’attraction ne lève pas tous les obstacles – ils font partie de la vie –, mais elle apprend à « les considérer comme des occasions d’ajustement, des signes d’un nécessaire changement d’orientation », indique Esther Kasri-Wick. A accepter, rebondir, s’ouvrir à de nouvelles possibilités, retrouver plus facilement sa « vibration haute »

Alors, que voulez-vous attirer ? Pour vous, pour les autres. Car rappelez-vous, « c’est un processus coopératif : notre environnement nous crée autant que nous le créons », souligne Lynne McTaggart. « Et arrive un moment dans la vie où tout ce que nous pouvons souhaiter de plus, c’est d’aider autrui à rayonner lui aussi de plus de joie et de sérénité », conclut Slavica Bogdanov.

Article sur le site de l'INREES

 

 

 

 

A quoi ressemble le paradis ?

L’anthropologue Michael Harner a collecté plus de 2500 récits de voyages chamaniques dans le monde d'en haut. Dans « Caverne et Cosmos », il en rapporte les similitudes. Que peut-on en apprendre ?

© JeeYoung Lee
Nous avons tous entendu parler d’un royaume situé au-delà des nuages, peuplé d’âmes défuntes et d’êtres spirituels. Un lieu idyllique bercé de douceur, d’amour, de lumière… Fariboles éculées, gentilles allégories, ou récit authentique d’un monde non-matériel ?

Anthropologue mondialement reconnu, Michael Harner a consacré sa vie à l’étude et à la pratique du chamanisme. Dans le cadre de sa fondation, il a initié des milliers d’occidentaux aux techniques du voyage chamanique dans les mondes d’en bas, « celui qui se situe en dessous de nous », d’en haut, « au-dessus de nous », et du milieu, « où nous vivons ». Tous expérimentent-ils la même chose ? Pour le savoir, Michael Harner a collecté plus de 2500 récits d’ascensions entreprises au son du tambour, sans l’aide de substances psychotropes, par des personnes qui n’en avaient généralement jamais fait l’expérience, et qui n’avaient reçu aucune information sur ce qui les attendait.
« On s’est contenté de leur expliquer comment parvenir à leur destination », indique l’anthropologue dans Caverne et Cosmos. La technique est simple : s’allonger calmement dans l’obscurité, se bander les yeux, visualiser son point de départ, puis répéter mentalement l’objectif de se rendre dans le Monde d’en haut et de l’explorer par l’esprit. Le son répétitif du tambour modifie l’état de conscience, jusqu’à ce que d’étranges images apparaissent, comme indépendantes de notre volonté, souvent bien différentes de ce qu’on avait pu mentalement en imaginer. Quel est donc cet univers subtil, appréhendé par le filtre complexe de notre subjectivité ?

Les barrières de la réalité ordinaire


Première sensation : s’élever jusqu’à rencontrer une « zone de transition » : strate nébuleuse pour certains, membrane perméable pour d’autres… « J’escalade l’arc-en-ciel, témoigne un participant. Je sens qu’un pouvoir me tire vers le haut. En dessous, je vois les collines, une route. Je continue à grimper. Il y a des nuages au-dessus de moi. J’atteins le sommet de l’arc-en-ciel. Je pose le pied sur un nuage. Je suis étonné de voir qu’il supporte mon poids. » Ainsi franchit-il la lisière entre les mondes. Au fil de l’ascension, les niveaux s’enchaînent, toujours séparés par une fine couche. « J’ai l’impression que je cherche le soleil, poursuit le participant. Je franchis un autre niveau. Je me sens très puissant, mais très doux, aussi. Je continue à voler de plus en plus haut. Il y a toutes sortes d’énergies dans l’espace. Des vents solaires. De la lumière. Je ne fais que monter en flèche. On dirait que le temps ralentit. Tout paraît vraiment apaisé. Je vole, c’est tout. De plus en plus haut, une barrière après l’autre. Je ne sais pas s’il existe une limite au nombre de niveaux. »

Un lieu magique


Le Monde d’en haut n’est pas qu’éther ; beaucoup disent y avoir perçu des paysages surprenants de beauté, dotés d’une grande sacralité : fleurs de lotus, montagne dorée émergeant de la brume, « splendide cascade bleu vif ornée de pierreries », prairies et forêts d’un vert « incomparable » sentant « divinement bon », ruisseaux de lumière, palais et cités de cristal… « J’avais l’impression de pénétrer dans un tableau, témoigne un participant. Les traînées de lumière et leurs couleurs étaient extraordinaires. » Un univers tout à la fois paisible et éclatant, apparaissant au fil des niveaux de plus en plus épuré et lumineux – comme si l’ascension permettait de se rapprocher d’une essence.

Une musique céleste


Une autre surprise attend certains : la distinction très nette d’une musique, de chants « paradisiaques », de chœurs « absolument exquis », aussi clairement que si quelqu’un jouait dans la salle. « A mon grand étonnement, j’ai commencé à entendre de la musique alors que je me trouvais parmi les étoiles, explique un homme, psychologue de profession. J’ai cru que l’un des collègues du Pr Harner avait mis un enregistrement. J’ai été frappé par la beauté et la clarté du son. C’était tellement divin que j’aurais aimé pouvoir en retenir chaque note. » Michael Harner lui-même dit avoir fait l’expérience du « plus beau son » de sa vie alors qu’il « flottait dans les airs », la première fois qu’il a bu de l’ayahuasca (un breuvage psychotrope) chez les Conibo d’Amazonie.

Des esprits à visage humain


« Un homme m’a rejointe, explique ensuite une participante. Il portait une cape bleue à galons d’or et une coiffe d’or, et il avait un aigle posé sur l’épaule. J’ai marché avec lui jusqu’a ce qui ressemblait à un palais majestueux, dans une longue salle où de très nombreuses personnes formaient un cercle. L’homme m’a dit qu’il était Odin. Je lui ai demandé qui étaient ces gens, il m’a répondu que c’était ma famille, et que j’avais déjà rencontré beaucoup d’entre eux. » Les occidentaux, comme les chamanes autochtones avant eux, visualisent souvent des esprits compatissants, semblant les attendre et les accueillir, sous la forme de déités anthropomorphiques, de personnalités décédées ou de parents défunts – un père, une mère, une arrière grand-mère qu’on reconnaît sans l’avoir jamais connue, avec qui on interagit « par une sorte de langage mental ».

Le temple du savoir


Certains ont aussi parfois l’impression, au gré de leur voyage, de pénétrer dans le temple du savoir, représenté selon les cas par une pagode bouddhiste, une sorte de « laboratoire d’enchanteur », ou un lieu ressemblant à la « bibliothèque d’Alexandrie ». Là, beaucoup disent voir des livres ou des parchemins couverts d’écriture et de symboles indéchiffrables. « Il se peut que les écrits qu’ils ont trouvés dans le Monde d’en haut soient en réalité le Livre céleste, remarque Michael Harner. Depuis la Mésopotamie antique, il est dit qu’il traite de divers sujets, parmi lesquels : les dieux, le mystère du ciel et de la terre, le destin, la sagesse, la loi de la terre et du ciel, la vérité, le secret de la création et l’origine de toute chose, la vie, la mémoire du bien et du mal accomplis. » Les étudiants de Michael Harner auraient-ils abouti au même endroit que Moïse et autres prophètes ?

Transformation intérieure


Une chose est sûre : le son du tambour les emporte au pays de la bienveillance infinie. « J’ai senti l’amour de la forêt m’envahir tout entière, me nourrir et m’aimer, indique une femme. Puis j’ai vu des cercles entourant d’autres cercles, et encore des cercles, rien que des cercles d’amour, et combien nous ne sommes qu’amour. Je n’avais jamais vu ou éprouvé un amour de ce genre-là ! » L’univers tout entier paraît lui aussi « fondamentalement bon », comme une force de vie irrésistible, une pulsation qui englobe et unit tout. « On dirait qu’il n’y a pas d’intelligence individuelle, ici, aucune notion de séparation, poursuit un participant. Ce n’est qu’une présence incroyablement vaste, qui est, tout simplement. » Au gré du voyage, certains vivent aussi une métamorphose. « J’arrive près d’une fontaine aux teintes luminescentes et j’entends des voix, puis j’aperçois les visages d’un homme et d’une femme qui semblent me dire d’enlever mes vêtements et de m’avancer dans l’eau de la fontaine pour m’y purifier, explique un homme. Je palpe alors mon corps. Il est désormais transparent et rayonne d’énergie. Je deviens la fontaine. Tout se réarrange et j’ai la sensation d’être totalement libéré de la maladie. » L’expérience est troublante : devenir squelette, se sentir mort puis renaître, « transformé en énergie à l’état pur », doté d’une force et d’une compréhension nouvelles… « Je savais tout, je comprenais tout, dit un participant. J’éprouvais un sentiment de paix au-delà de tout ce qu’il est possible de croire. J’étais le pouvoir, la douceur, l’amour inconditionnel, la lumière, l’espoir, l’enthousiasme, la vie nouvelle, tout. »

Une expérience personnelle


Ces récits, aussi étranges qu’ils paraissent, font écho à ceux des premiers mystiques, ainsi qu’à ceux des chamanes autochtones des 4 coins du globe. Leurs similitudes ancrent l’idée d’une expérience commune. Le vécu est réel, partagé, mais que démontre-t-il : l’existence du paradis dans un autre versant de la vie, ou simplement notre adhésion à un inconscient collectif, ancré dans nos têtes ? « Dans le monde d’en bas, les occidentaux n’ont pas trouvé l’enfer ! » rétorque Michael Harner, mais un univers très similaire à celui d’en haut, avec ses jardins d’Eden, ses musiques, ses esprits enseignants.

Pour lui, l’expérience ne serait donc pas le fruit d’une « programmation » ni d’une « projection culturelle ». Est-elle imaginaire ? A cette question, l’anthropologue répond : faites-en vous-même l’expérience. « Près de 90% des occidentaux sont capables d’accéder au Monde d’en haut, s’ils se conforment sérieusement aux instructions. La pratique personnelle est ce qui fait la différence entre l’approche chamanique et la religion. » Si tout le monde ne voit pas la même chose, c’est que « personne n’est issu du même contexte. La réalité non-ordinaire est taillée sur-mesure pour s’adapter à chaque individu », afin d’en assurer la portée. « Ne vous découragez pas si votre premier voyage est vague ; cela évoluera avec la pratique, conclut Michael Harner dans Caverne et Cosmos. Le succès du voyage repose sur l’association de persévérance sans effort et de concentration détendue. » A vos tambours, prêts ?

Source INREES

 

 

 

 

Article sur le site http://inrees.com/

Pourquoi se tourner
vers des médecines alternatives ?

 

De plus en plus, dans nos sociétés, la quête de la santé devient aussi une quête de sens. Cherchant à comprendre les épreuves qu’ils traversent, les patients se tournent vers des thérapies alternatives. Entretien avec Jean-Dominique Michel, spécialiste en anthropologie médicale.
Peut-on dire que de plus en plus de gens, en plus de la médecine conventionnelle, s’adressent à des praticiens de médecine alternative ?

Dans l’univers occidental, 60 à 80 % des gens s’adressent à d’autres recours de soins que la médecine scientifique pour leurs besoins de santé. Nous n’avions que peu de statistiques dans le passé, il est donc difficile de dire s’il s’agit réellement d’une émergence. Cela dit, l’offre de soins s’étant beaucoup étendue au cours des quinze dernières années, on peut penser qu’il y a une augmentation de la consommation.
Quelles sont les techniques vers lesquelles les patients vont en priorité ?

Nous disposons de statistiques par rapport au recours à certaines pratiques de soin : par exemple, 53 % des français consomment de l’homéopathie. Nous avons aussi des données sur la croyance que les gens investissent : 70 à 75 % des gens pensent que l’acupuncture peut avoir un effet bénéfique sur leur santé. En ce qui concerne la médiumnité, on est à 35 % d’adhésion dans la population. C’est évidemment sur la base de la croyance en l’utilité d’une pratique de soin que les gens choisissent de s’y adresser.
Quand on parle d’homéopathie, d’acupuncture, les gens restent dans un cadre de soin officiel. Mais lorsqu’ils vont vers les guérisseurs, ne s’aventurent-ils pas sur des chemins moins balisés ?

C’est une question de familiarité. L’homéopathie et l’acupuncture sont dans le paysage depuis plusieurs décennies. Cela dit, l’acupuncture repose sur une anatomie fantastique, c’est-à-dire une représentation du corps humain en lien avec un schéma énergétique qui n’est pas du tout appréhendable par la démarche biomédicale. Et il s’agit d’une discipline qui a une efficacité réelle. Mais les guérisseurs sont aussi efficaces. Si ces sortes de soins sont moins privilégiées actuellement, c’est essentiellement à cause des représentations qu’on se fait quant à la crédibilité et à la respectabilité de ces démarches.Qu’est-ce qui explique à votre avis cette tendance en Occident à consulter de plus en plus non seulement des acupuncteurs et des homéopathes mais aussi des chamanes et des guérisseurs ?

Deux perspectives me paraissent éclairantes à cet égard : la première, c’est que ces pratiques répondent de manière très nourrissante au besoin de construction existentielle dans lequel sont les gens face à leurs difficultés de santé, qui est une dimension pour l’essentiel désertée par la médecine. D’autre part, elles s’adressent à cette part d’imaginaire, de symbolique, de subjectivité qui est très effacée dans notre culture.
Quand vous parlez d’efficacité symbolique d’une pratique, que voulez-vous dire ?

Toute pratique rituelle qui mobilise un sens au travers d’une intention a un certain impact positif. C’est vrai d’un chamane qui met en place un rituel de guérison, d’un homéopathe qui va chercher dans la matière médicale homéopathique un remède congruent avec les symptômes d’une personne, ou d’un médecin qui va puiser dans la recherche scientifique les derniers traitements médicaux. La médecine se réapproprie ce mécanisme à travers tout le questionnement sur l’effet placebo. Mais pour les anthropologues, l’explication est un peu courte. Aujourd’hui on réfléchit beaucoup plus à l’effet de sens : comment les attentes subjectives des deux acteurs de la relation de soin et la médiation du remède proposé vont-elles générer une amélioration ?
Comment les médecins réagissent-ils à cette évolution ?

Relativement bien, d’après mes observations. A une époque, il y a eu un vertige du médecin tout-puissant. Mais on en est revenu. Je crois qu’aujourd’hui on est à un moment intéressant où les médecins, tout en ayant qualifié et validé leurs connaissances, reconnaissent aussi les limites de ce qu’ils peuvent apporter. Ils sont dans une tolérance éclairée, tout en mettant bien sûr des garde-fous par rapport à des recours qui peuvent être abusifs ou dangereux. La plupart des médecins que je connais encouragent les patients qui en ont besoin à s’adresser à d’autres pratiques, même si chacun a sa grille de lecture.
Quel regard portez-vous sur la multiplication des thérapeutes en tout genre ?

Je crois qu’il y a beaucoup de bonnes choses dans ce mouvement, d’autres qui sont plus critiquables, mais cela fait partie de l’évolution naturelle des sociétés. Cela pose toute la question de la certification, de la surveillance. Actuellement le code pénal tel qu’il existe propose une ligne de démarcation assez saine entre les abus réels qui se doivent d’être sanctionnés avec toute la rigueur requise, et ce qui va relever d’une maladresse ou d’un manque de construction chez certains thérapeutes mais qui à mon sens ne gagnerait pas à être judiciarisé. Je plaide pour une compréhension collective de ce qui est en jeu dans la santé individuelle et à un niveau communautaire, afin qu’on ait une représentation plus construite, plus ajustée, plus efficiente par rapport à cet univers de la guérison. Il y a une espèce de clivage idéologique entre d’un côté la biomédecine et de l’autre tout ce qui relève de « l’irrationnel » et qui n’est pas en fait irrationnel !
En résumé, il faut sortir du cliché qui veut que le médecin vous soigne et que les autres vous dupent ?

C’est vrai que dans la mentalité collective, on reste encore très clivé entre ce qui relèverait du connaissable, du certain et du sérieux, et ce qui relèverait de l’irrationnel et du subjectif, alors que dans les faits, on observe un tissage entre ces deux dimensions. La démarche objective génère une efficacité dont on profite tous. Mais le savoir symbolique génère aussi beaucoup d’efficacité, il est agissant en politique, en médecine, dans la consommation et l’économie. Ce serait important de pouvoir se réapproprier une vision des choses qui respecte cet entrelacs entre le subjectif et l’objectif.Une approche indifférenciée basée sur la méfiance n’oblige-t-elle pas les gens à aller complètement seuls au-delà de ce que la médecine peut proposer ?

Absolument. Pour cette raison, il est important qu’on construise un discours intelligent, sensible et raisonnable autour de ces réalités précisément pour qu’il soit possible de discuter les choses, de les élaborer ensemble. La caricature, qu’on observe parfois dans les trajectoires de santé, c’est le patient qui n’ose pas dire à son médecin qu’il a été voir un guérisseur parce qu’il a peur de le fâcher. C’est une situation qui reflète à quel point la désertion du discours et de l’intelligence dans ces domaines est nocive. Ce sont les patients qui en paient le prix en dernière analyse.
Chamans, guérisseurs, médiums, Jean-Dominique Michel
Editions Favre (Octobre 2011 ; 210 pages)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi les gens ne guérissent pas?

Pourquoi les gens ne guérissent pas?
Pourquoi les gens ne guérissent pas ? de Maria de los Ángeles Rodeiro
Un médecin intuitif partage avec nous sa vision unique de la raison pour laquelle les gens ne guérissent pas. Il a longtemps pensé que tout le monde voulait être guéri. Mais il a fini par se rendre compte que « la guérison était très désagréable ! »
Les obstacles à la guérison comprennent le fait d’abandonner de vivre dans le passéde cesser d’être une victime, etla peur du changement. Diriger notre pensée et notre énergie sur notre passé se fait au détriment de nos cellules et de nos organes qui ont besoin d’énergie pour fonctionner et guérir.
La guérison exige de vivre dans le présent et de récupérer l’énergie piégée dans nos traumatismes et dans nos blessures. Ce médecin dit que la seule raison de nourrir et de garder le passé vivant, c’est l’amertume de ce qui s’est passé.
Refuser de pardonner à un évènement ou à une personne du passé produit des fuites d’énergie. Le pardon guérit les fuites. Le pardon n’a rien à voir avec le fait de ne pas responsabiliser les autres pour les blessures qu’ils ont causées.
Il a plus à voir avec la liberté de la personne qui se perçoit comme une victime.
Quand nous arrivons à voir un évènement douloureux de notre vie comme un message ou un défi plutôt que comme une trahison personnelle, l’énergie de vie liée à cet évènement reflue vers les circuits énergétiques de notre corps physique.
Les gens ne guérissent pas parce qu’ils ne se sont pas libérés de l’illusion d’être une victime. Trop souvent, les gens obtiennent du pouvoir sur les autres grâce à leurs blessures parce qu’ils ont trouvé que ça leur apportait du soutien. Les blessures deviennent alors un moyen de manipuler et de contrôler les autres.
La guérison exige souvent des changements de mode de vie, d’environnement et de relations. Le changement peut être effrayant !!!
Il est facile de rester dans un circuit d’attente, en affirmant que l’on ne sait pas quoi faire, alors que c’est rarement vrai. En fait, lorsque nous restons dans un circuit d’attente et que nous savons exactement ce qu’il faut faire, c’est que nous sommes terrifiés par le fait d’agir en conséquence…
Le changement est effrayant, et le temps d’attente donne un sentiment de sécurité, alors que la seule façon d’acquérir véritablement ce sentiment de sécurité est d’entrer dans le tourbillon des changements et de se sentir vivant à nouveau.
La guérison nécessite une action. Manger, l’exercice quotidien, prendre le bon médicament produisent des changements sains dans le physique.
Relâcher le passé, laisser tomber les emplois stressants ou les relations inappropriées sont des actions qui libèrent l’énergie du corps.
Ce qui améliore l’une améliore l’autre, la puissance physique et l’énergie sont intimement liées.
Même le processus de la mort auquel nous sommes tous confrontés, peut devenir un acte de guérison des vieilles blessures qui se libèrent en résolvant les questions laissées en suspens avec ses proches.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Père Brune :
Le prêtre qui enquête sur l'au-delà

Mondialement connu pour ses ouvrages sur la communication avec les morts, le père François Brune est aussi un théologien, défenseur d’un réenchantement du monde par l’expérience de notre lien intime au divin. Entre mystère et lumière, portrait d’un homme de cœur.
© Franz Galo
« Réaliser la volonté de Dieu… Et le paradis, le plus vite possible ! » Tel est le souhait du père Brune, sa dernière volonté peut-être. Car à 81 ans, avec une quinzaine d’ouvrages et des centaines de conférences à son actif, François Brune estime avoir fait son temps. La perspective n’effraie pas l’auteur du best-seller Les Morts nous parlent, qui défraya la chronique lors de sa parution en 1988. « Je sais que la mort n’est qu’un passage ; ce sera le plus beau jour de ma vie », dit-il. Et tant pis pour le livre qu’il aurait aimé dédier à Saint Jean, dans la lignée de celui qu’il a consacré à Saint Paul. Sur son bureau, patiente déjà une grosse enveloppe, « à expédier après ma mort pour informer quelques amis de mon changement d’adresse… »
En attendant, François Brune vit perché au sixième étage dans son petit appartement parisien, entouré de ses chères icônes, dont il est un spécialiste, de quelques dessins du Christ esquissés au fusain par un ancien élève, de ses 170 bandes dessinées, « seuls ouvrages de ma bibliothèque dont le taux de lecture dépasse largement les 100 % ! », et des centaines de livres qui couvrent ses murs, soigneusement classés : mystique occidentale, mystique orientale et religions non chrétiennes… « Et encore, j’ai donné tout ce qui concernait les Pères grecs à un monastère orthodoxe ! »
Oiseau de nuit, il se couche aux aurores, se lève dans l’après-midi, oublie de manger – « À croire que la spiritualité suffit à le nourrir ! », sourit son ami le médium Henry Vignaud –, descend siroter un café, remonte vaillamment à pied car l’ascenseur est en grève prolongée. Quand il ne travaille pas sur la réédition de Christ et Karma, « un ouvrage important » à paraître à l’automne 2012, le prêtre, qui n’a plus la force de lire de longues heures, contemple le ciel depuis sa fenêtre et regarde la télévision : « Pas mal d’émissions de politique et d’économie », ainsi que « d’épatantes petites séries policières. L’histoire je m’en fous, ce qui m’intéresse ce sont les expressions des visages, les rapports entre les personnages ».

Prêtre et enquêteur
Car ce prêtre « entre ciel et terre, là où il faut être », selon l’animateur radio Jean-Claude Carton, est aussi un chercheur, un scrutateur, quitte à bousculer l’ordre établi. « Je suis venu à l’écriture parce que j’avais des choses à dire, explique-t-il. D'abord contre la théologie de saint Thomas d'Aquin qu'on a essayé de me faire avaler dès mon entrée au séminaire, puis contre la théorie, acceptée un temps par l'Église, que lorsque le bonhomme est mort, sa conscience est détruite. Il n’existerait donc plus rien de lui, sauf dans la pensée de Dieu. Pas très consistant ! » Et pas très en accord avec ce qu’il a pu lire des premiers mystiques chrétiens, « des gens pas du tout allumés, capables de créer des ordres religieux et de négocier avec les puissants, qui témoignent avoir été conseillés, parfois matériellement aidés, par les saints qui leur sont apparus ».
Ordonné en 1960 puis affecté à la Compagnie de Saint- Sulpice, dont la mission est de former les futurs prêtres, François Brune est « foutu à la porte » des différents séminaires où il enseigne : trop subversif ! Subsistant grâce à la générosité de ses proches et à divers boulots (cours de français en Allemagne, expertise d’icônes pour des galeries parisiennes…), il découvre au milieu des années 70 les expériences aux frontières de la mort, via notamment le livre du Dr Raymond Moody La Vie après la vie.
Extrait d'article du site INREES par Réjane Ereau

 

 

 

Méditation : changez votre réalité


La méditation est avant tout une science de l'esprit. Elle nous invite à expérimenter une transformation profonde.
© Topalov Djura
La scène se passe dans un supermarché aux Etats-Unis. Un homme fait la queue à une caisse. Devant lui, une femme d’un certain âge, portant un bébé, converse avec la caissière. « Elles me font perdre mon temps », pense-t-il. Il parvient à juguler sa colère montante, et, au lieu d’éclater lorsque vient son tour de payer, il fait une allusion à la scène à laquelle il vient d’assister. La caissière lui explique alors que l’enfant est le sien : son mari a été tué en Irak, elle a été obligée de prendre ce travail et chaque jour, sa mère passe la voir avec son bébé. L’homme se sent envahi par la compassion. Cette histoire a été racontée par le psychologue et méditant Jack Kornfield lors d’une conférence à Paris. Imaginez que l’homme se soit laissé aller à sa première impulsion de colère et d’impatience, mû par son intérêt immédiat : payer rapidement et rentrer chez lui. Son expérience, c’est-à-dire sa réalité du moment, aurait été bien différente. L’espace, la respiration en lui, lui ont permis d’appréhender la réalité du moment autrement.

Ainsi nos émotions et nos pensées conditionnent-elles notre approche du monde. En ce sens, c’est l’esprit qui crée notre réalité. « Tout ce que nous vivons, nous ne l’expérimentons qu’à travers l’esprit. Pourtant, l’esprit est la seule chose dont on ne s’occupe pas », explique Trinlay Tulku. C’est là que la méditation intervient.
Ce lama français élevé dans la tradition du bouddhisme tibétain est réticent à employer ce mot au singulier, car « il y a de nombreux volumes écrits pour approfondir chaque technique ». Une métaphore résume le chemin à parcourir : « Notre esprit est comme la flamme d’une bougie, nos émotions et nos préoccupations de tous les jours sont comme le vent. » Une fois ces préoccupations et ces émotions apaisées, la flamme de l’esprit stabilisée éclaire les constructions mentales qui apparaissent sous un jour nouveau. C’est alors que le méditant « voit ». Et plus il reconnaît dans la réalité qui l’entoure le reflet de son esprit, de son état d’être, plus sa vision du monde se modifie.

Lorsque les perceptions changent, on voit combien celles-ci sont conditionnées par notre état d’être.
Dans Le Livre tibétain de la vie et de la mort, Sogyal Rinpoché relate « une expérience des plus stupéfiantes. Tous les objets du monde environnant étaient en train de se dissoudre… » Son maître l’incita à ne pas s’attacher à cette expérience. « Il est conseillé de ne pas accorder d’importance aux diverses expériences intérieures qui peuvent surgir au cours de la méditation, écrit Matthieu Ricard dans L’Art de la méditation. Notre but est de nous transformer nous-mêmes au fil des mois et des années. »
La méditation est une invitation à ne pas nous identifier à ce que nous percevons, afin de poser un regard neuf sur chaque instant. Ultimement, dans le bouddhisme tibétain, ce travail de l’esprit permet d’arrêter de n’être que réactif pour « être ». Comme dans d’autres traditions spirituelles, la méditation y est le creuset d’une alchimie. L’esprit modifie son rapport au monde jusqu’à réaliser à quel point il participe à sa création.
Extrait d'article du site INREES par Virginie Gomez

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